Véronique Masurel
Véronique Masurel
France
Né en 1954
subject
articles de presse
Véronique Masurel est née en 1954 à Tournai, en Belgique. Elle vit et travaille à Paris. Après des études d'Histoire à l'Université de Lille, elle entre à l'École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris et y obtient son diplôme de Peinture. Depuis 1987, elle est professeur aux ateliers des Beaux-Arts de Paris. Artiste du Nord, son travail est habité par la couleur et le geste, rendus visibles à travers les aplats et les coups de pinceau dans ses œuvres. Sa peinture explore la filiation au paysage, dont l’univers semble avoir hérité tant des artistes de l’école flamande par son héritage géographique, que des impressionnistes français par son héritage historique. Dans ses toiles de grand format, Véronique Masurel plonge dans l’espace à travers les paysages, réminiscences de « souvenirs enfouis », « d’impressions liées à des voyages », dit-elle. A partir de son observation du monde et de sa subjectivité, l’artiste nous invite à entrer dans un univers de formes qui sont autant d’évocations de la nature. L’artiste opère un va et vient entre naturalisme et abstraction, dynamique développée au fil de ses années de pratique. Ses dessins se présentent ainsi sous la forme de traits tracés au fusain ou à la craie. Le rendu, qu’il soit en noir et blanc ou en couleur, est élaboré à travers un processus d’accumulation qui contraste radicalement avec ses toiles, peintes à la gouache, l’huile ou l’acrylique. Le pinceau, ici, y esquisse des formes plus énigmatiques mais ne cesse pour autant d’évoquer un monde végétal aux teintes vives, tantôt luxuriant, tantôt épuré.
œuvres d'art
peinture
dessin
articles de presse
Exposition Empreintes, 2015 - communiqué de presse
Véronique Masurel : Empreintes
Interview de Véronique Masurel à l’occasion de son exposition Empreintes à la galerie Frédéric Moisan, 2015 Propos recueillis par Solenn Laurent S.L. : C’est votre troisième exposition personnelle à la Galerie Frédéric Moisan. Intitulé « Empreintes », l’accrochage révèle deux aspects de votre travail. D’une part, les fusains où règnent le désordre et la profusion et d’autre part, les toiles régies par l’ordre et l’épuration. Ces deux axes de création sont-ils toujours moteurs dans votre travail ? V.M. : Depuis de nombreuses années, je suis animée par un double désir. D’une part celui de créer un monde de signes, de couleurs qui traduiraient une vision de la nature inventée, libérée de l’image. D’autre part, j’ai toujours été fascinée par la luxuriance du monde végétal, ses enchevêtrements, ses recouvrements. Pendant plus de 10 ans, j’ai tenté de révéler cela par un lent travail d’accumulation et de destruction, par des couches de couleur qui laissaient peu à peu apparaître une trame de gestes enchevêtrés. Le paysage advenait presque à mon insu à partir de souvenirs enfouis. S.L. : Les dessins et les peintures s’inscrivent bien dans deux dynamiques différentes. Comment fonctionnent-elles l’une par rapport à l’autre ? V.M. : En effet, elles n’ont par de rapport direct et correspondent à deux moments, à deux énergies bien distincts de mon travail. Dans la série de dessins au fusain réalisés entre 2012 et 2015, j’ai eu envie de me confronter vraiment au réel, à un travail « d’après-nature », et voir ce qui pourrait sortir de cette relation physique à la forêt sans intention plus élaborée que celle de traduire la luxuriance, la lumière et l’ombre, ces enchevêtrements de branches, de feuilles, de lianes… En quelque sorte, laisser agir l’œil et la main. La présentation de la série de dessins dans la dernière partie de la galerie, par son accumulation, se voudrait de restituer une impression d’immersion et de saturation. La série des toiles appartient à une expérience commencée en 2011 avec la découverte et l’utilisation d’un nouveau support : le coton non enduit. S.L. : Pourquoi ce nouveau support ? V.M. : Cette découverte correspondait à un besoin de travailler la couleur de façon plus fraîche, plus immédiate, un peu comme des gouaches ou des aquarelles, sans reprise, en jouant sur la fluidité, sur l’inattendu de la toile qui s’imbibe de façon irrégulière, mais aussi sur la transparence et l’opacité, le flou et le net… S.L. : La référence à la Nature est permanente dans l’ensemble de votre œuvre. Pour autant, les toiles récentes ne sont ni une abstraction, ni une schématisation du paysage. Elles s’élaborent selon un autre ordre ? V.M. : La présence d’un monde végétal, organique, apparaît en filigrane car il donne l’impulsion de départ à l’élaboration du tableau. Mais ce sont les signes, les couleurs, les formes, qui viennent rythmer la toile, lui donner son équilibre, son harmonie, ou son déséquilibre et sa dissonance. Quelques éléments, toujours les mêmes, constituent une sorte de syntaxe : lignes enchevêtrées, points, grandes formes en aplats, surfaces fluides… Les mêmes depuis des années. S.L. : De ce langage autonome se dégage en effet une économie, une plénitude de la couleur, une immédiateté de la sensation.